L’ÁO DÀI AU COEUR DE LA CULTURE VIETNAMIENNE

Entre tradition et modernité

Chaque pays de par le monde possède un costume traditionnel qui, juste en les regardant, nous savons à quel pays ils appartiennent.

Ainsi, à l’instar du Japon avec son kimono, la Corée du Sud avec le Hanbok, … le peuple vietnamien est fier de porter le traditionnel Áo Dài qui est considéré non seulement comme un symbole vestimentaire mais également comme le symbole ultime de la féminité au Vietnam. 



L’histoire de l’Áo Dài

Cependant personne n’est sûr de l’origine exacte de l’époque où le “Áo Dài” (tunique longue moulante fendue portée sur un pantalon large) fit son apparition. On estime que les 1ères versions remonteraient peut-être aux années 1700.

Au fil des siècles, pour des raisons autant culturelles, qu’historiques ou qu’esthétiques, cette tenue vietnamienne traditionnelle a subi des changements et adopté différentes formes avant d’aboutir à sa forme actuelle.


La version contemporaire du XXème siècle

Néanmoins, beaucoup s’accorde pour reconnaître que la version contemporaine dite “moderne” de l’Áo Dài est née dans les années 1930, au temps de la colonisation française, où un créateur de mode hanoïen du nom de Nguyễn Cát Tường surnommé “le mur”, le modifia en le simplifiant.

Ainsi pendant la période coloniale française au Vietnam, l’Ao Dai a « changé » selon la culture occidentale importée au Vietnam.

Cát Tường rallongea donc le bas de la tunique, la rapprochant des courbes du corps, réduisit le nombre de pans, posa des boutons sur le côté et mis un col officier pour en faire une longue tunique près du corps en tissu léger, généralement en soie, ouverte sur les côtés à partir de la taille et portée sur un pantalon large.

Cette grande innovation provoqua un scandale au sein de la classe conservatrice vietnamienne car il laissait apparaitre le fameux “triangle d’or”, un petit bout de peau au niveau de la taille.

Ce modèle sensuel, flatteur et attrayant pour les yeux fut donc considéré à l’époque, comme trop indécent.

Néanmoins il obtint un tel succès auprès de la gent féminine vietnamienne qu’il devint bientôt la norme.


Un vêtement mixte ?

De même dans le passé, l’Áo Dài était à la fois porté par les femmes et par les hommes.

Mais au fur et à mesure de l’histoire, les hommes ont peu à peu délaissé cette tenue pour une tenue plus occidentale, beaucoup plus pratique au quotidien.

Aujourd’hui, l’Áo Dài masculin n’est plus porté par les hommes que pour les grandes occasions comme le mariage, pour le Têt ou dans les défilés de mode où l’Áo Dài masculin est remis en valeur.


Devenu interdit après 1975

Après la réunification du Vietnam en 1975, l’Áo Dài, a été mis mis au ban et même interdit car il représentait une “décadence capitaliste”, une “décadence bourgeoise”.

Il fut par conséquent remplacé par un vêtement simple, facile à porter et surtout utilitaire, un vêtement un peu semblable au Áo Bà Ba des vietnamiennes du Sud.  

En 1986, avec la politique du renouveau, appelé Doi Moi, l’Áo Dài revient en force pour représenter une mode distinctement et uniquement vietnamienne.

En effet depuis cette époque, le Vietnam s’est ouvert à l’économie de marché et une certaine liberté est apparu dans le style de l’Áo Dài qui se modernise à bien des aspects.


Le renouveau de l’Áo Dài depuis 1990

La consommation et l’intérêt pour la mode connaissent dès lors une explosion sans précédent. Des magazines de mode apparaissent pour amener les tendances de la mode du monde au Vietnam.

Si bien qu’à la fin des années 80, il devient plus populaire que jamais et il est adopté comme uniforme des écoles secondaires et dans bon nombre d’entreprises ainsi que pour les hôtesses de l’air de la compagnie aérienne nationale “Vietnam Airlines” et pour de nombreuses réceptionnistes d’hôtels.


Entre modernité et tradition

La tenue connait donc des changements en termes de styles, de matériau et de technique de couture, pour un effet plus dynamique, plus jeune, plus moderne.

L’Áo Dài d’aujourd’hui est fait pour mieux s’adapter à la vie actuelle mais garde malgré tout le style et la structure de l’Áo Dài traditionnel.

Néanmoins, malgré sa beauté, l’Áo Dài reste un vêtement difficile à porter, à cause de sa longueur notamment, c’est la raison pour laquelle il existe une version courte, mais aussi en raison du climat tropical chaud et humide.

Avec le fort échange entre les différentes régions culturelles, ce symbole de grâce et de beauté a inspiré les grandes maisons de haute couture mondiales telles que Christian Lacroix, Ralph Lauren, Calvin Klein, Prada ou Giorgio Armani.

Il est donc le fruit d’une acculturation réussie entre la tradition et la modernité, entre l’Orient et l’Occident.


La fierté d’un peuple

L’Áo Dài a surmonté tous les défis pour devenir un “costume national”, un symbole de la femme vietnamienne, un symbole de beauté, de culture et encore plus un symbole de la fierté d’un peuple !

Un ambassadeur culturel, historique et traditionnel tout comme le Nón Lá, chapeau conique à qui il est presque toujours associé.

Toutefois ce n’est pas le vêtement tout autant gracieux, séduisant et charmant soit-il qui provoque cette admiration face à cette élégance incarnée de l’Áo Dài mais plutôt l’alliance entre la femme, son vêtement et sa culture !


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